L’autre visage de la spiritualité chrétienne
Postface: Luc Ruedin
S’affirmer, satisfaire ses désirs, avoir enfin tout sous la main, rien de mieux semble-t-il. Et rien de pire, au contraire, que de perdre son temps, de s’oublier soi-même, de ne pas disposer de tout. Pourquoi? Parce que se comporter ainsi, se retrouver dans cette situation, c’est faire une place au vide dans sa vie, un vide auquel nos sociétés tournent résolument le dos. Ce n’est pas un hasard si nous n’aimons vraiment ni le silence, ni la solitude, ni l’ordinaire, ni la lenteur, ni la frugalité, ni l’attente…
Notre peur du manque et notre état d’esprit conquérant nous ont permis de réaliser des prodiges: grâce à ces dispositions intérieures, nous avons remporté mille victoires, contre la pauvreté, la maladie, l’injustice, l’ignorance. Mais elles nous ont aussi conduits à des impasses. Elles sont largement responsables de la destruction des écosystèmes ou de l’accélération des rythmes de vie. Plus inquiétant encore, elles ont verrouillé la porte de la vie intérieure. Quand celle-ci s’ouvre-t-elle en effet? Quand le cœur se retrouve face à quelque chose qui lui échappe. Quand il éprouve un désir sans objet, quand il doit reconnaître ses failles, quand il se dispose à vivre en pure perte. Avouant que Dieu brille par son absence, prônant l’abandon à la providence, les mystiques l’ont toujours dit. C’est ce que rappelle ce petit livre.
On en parle
« Unsere Kirche muss sich verändern », Beobachter du 2 février 2023
« Ancien vicaire général, Nicolas Betticher n’est «plus le même aujourd’hui », La Liberté du 12 août 2022
Emission « Forum » du 24 juillet 2022
« Quand un prêtre livre sa vision progressiste de l’Eglise », La télé, Journal du 21 juillet 2022
« Nicolas Betticher: Pouvoir et abus en Eglise », cath.ch, 23 juin 2022